Le château ?>

Le château

La première construction du château de Bort remonte à la fin du XVème siècle. Il était à l’époque couvert de tuiles plates, et de taille relativement modeste.

Aux XVIIème et XVIIIème siècles, il subit un certain nombre de modifications, aménagements et ajouts, dont nous n’avons que très peu de traces.

En 1848 il fut pillé et sacagé. Le toit et les huisseries étaient certainement très endommagés voire totalement détruits.

« A Bort, 200 ou 250 individus, avec lesquels quelques femmes, armés de fusils, de faux, de haches, etc., ont forcé la maison, l’ont parcourue dans tous les sens, ont brisé les meubles, bu tout le vin, mangé tout le pain, enlevé le sucre, le lard, toutes les provisions qui leur sont tombées sous la main ; brisé les tuiles et arraché les girouettes ; ont voulu forcer le régisseur à les suivre…» (Alain CORBIN « Archaïsme et modernité en Limousin au XIX° siècle »)

Ce fut alors le temps de la plus grande transformation du château et de ses communs. Son propriétaire Pierre-Edmond Teisserenc, décida de transformer cette mésaventure en une opportunité pour réaliser un château à sa mesure. Les charpentes d’origine et les murs furent conservés sur les deux ailes principales, mais les toits furent recouverts d’ardoises, matériau plus cossu. Un grand nombre de constructions furent ajoutées: tours, galeries, donjon etc. le tout dans un style néogothique.

Les transformations du château en cours
Le château achevé, la façade sud
Bort en 1950. La cour d’honneur, orientée au sud et à l’ouest.
Façade est dans les années 30. le donjon à droite et le coeur de la chapelle.
façade nord dans les années 1900. Le donjon à gauche et la grande salle à manger entre les deux galeries, elles-même bordées de deux tours.

A la sortie de la Seconde Guerre Mondiale, le château est en mauvais état. C’est l’arrière petit-fils de Pierre-Edmond Teisserenc, Edmond de Sèze, qui reprend alors la direction du domaine en 1947 à 24 ans après avoir été démobilisé puis être passé par une formation agronomique à l’Institut National de Grignon. Il vit dans une demeure devenue inconfortable, criblée de fuites dans les toits, avec des sanitaires d’un autre temps, sans chauffage central. Après 10 ans de réflexions et de planifications diverses au cours desquelles il vivra avec son épouse et ses 3 jeunes enfants, il entreprend avec elle de réparer le château. Pour cela ils vont à la fois le restaurer, mais également le modifier et en réduire la taille fortement.

Les travaux auront lieu sur la période 1960-61 et verront disparaître 1/3 des constructions néogothiques. La silouhette du château sera ainsi modifiée en profondeur, mais Edmond et son épouse sauront habilement modifier la façade de la cour d’honneur (destruction du châtelet surplombant la galerie, et jonction des faîtages des deux bâtiments perpendiculaires), tout en lui conservant son lustre et son aspect imposant. Ils aménagent une aile aux standards de l’époque moderne, avec un chauffage central, des sanitaires et des volumes vivables.

Destruction de la tour hexagonale ouest
La tour hexagonale ouest en cours de démontage avec à sa gauche la tour Ste Marie, qui culminait à environ 25m.
La façade nord dépouillée de la grande salle à manger de ses deux galeries latérales et de ses deux tours.
Un ouvrier en train de faire tomber les pierres de taille du sommet de la grande salle à manger, à 12m de haut.
La tour ronde sud. La toiture en cours de finition avec la pose du paratonerre.

Depuis, le château ainsi que ses communs et les diverses constructions du parc subissent tour à tour des rénovations et améliorations de manière continue. Les salons de réception ont ainsi été entièrement restaurés à la fin des années 90, la chapelle en 2009, et de nombreux projets sont encore en gestation pour l’embellissement des lieux et leur conservation.

Le château est toujours habité par la famille et accueille des hôtes dans ses chambres et ses salons. Cette présence du quotidien permet de continuer à veiller sur ce patrimoine, à l’entretenir et sans cesse le réparer et l’améliorer.

Crédit photo: S. Rayat I. Sautereau R. de Sèze